
Ambre et Onyx sont arrivés à un moment un peu sombre pour Rancho Peludo. On venait de perdre un chiot, Athéna avait disparu, et beaucoup de choses s’étaient accumulées. La meute et moi, on avait besoin de douceur. De quelque chose de simple. De lumière.
Leur maman ne vivait pas exactement dans la rue. Elle habitait dans la cour d’une maison dont la propriétaire était décédée. Les voisins faisaient ce qu’ils pouvaient pour s’en occuper, mais la situation restait fragile, et les chiots auraient très probablement fini par se retrouver dehors.
J’ai décidé d’aller chercher Ambre et Onyx. Pas parce qu’il y avait une urgence dramatique, mais justement parce que, pour une fois, ce n’étaient pas des chiots déjà abîmés par la vie. Ils n’étaient pas traumatisés. Et j’avais envie d’appliquer ce que j’ai appris avec le temps : anticiper plutôt que réparer.
Leur nom n’a pas été choisi au hasard. Ambre et Onyx sont des matériaux durables, solides. Je les ai adoptés pour qu’ils soient mes ancres. Des petits êtres vibrants, stables, à qui se raccrocher quand tout devient un peu trop lourd.
Ambre est la petite noire. Discrète, timide, mais bien têtue.
Onyx, le petit marron, est un clown. Le clown de service.
Ce sont des chiots normaux. Bien codés. Ils font des bêtises, ils testent, ils apprennent. Ils n’ont pas d’anxiété traumatique lourde. Et dans un refuge où beaucoup de chiens sont extrêmement nerveux, anxieux, parfois brisés, ça fait énormément de bien.
Pour une fois, j’ai su à l’avance que j’allais adopter des chiens. Je suis allée leur acheter un lit. Un jouet. Je ne fais jamais ça d’habitude, parce que la plupart du temps, les chiens arrivent sans prévenir. Là, c’était différent. C’était une adoption pensée, choisie.
Il n’y a rien de spectaculaire dans leur histoire. Pas de sauvetage in extremis. Pas de drame. Juste deux chiots qui avaient besoin d’un endroit sûr, et qui ont trouvé une vie simple, entourée, protégée.
Et parfois, c’est exactement ce dont on a besoin.